Ait ben haddou

A proximité du confluent de deux torrents de montagne, Assif Marghen et Assif Wounila, qui drainent le piémont sud de l’Atlas, Aït Ben Haddou est un des groupements de qasbas qui s’égrènent au long de ces rivières du col Tizi-n-Tagant jusqu’à la vallée de l’Imini. Il est situé à une trentaine de kilomètres de Ouarzazate, là où se croisent justement deux des principales vallées pré-sahariennes : celle du Dra et celle du Dadès. Aït Ben Haddou constitue un exemple hautement représentatif des qasbas de la vallée de Wounila et préfigure les célèbres architectures de terre des vallées pré-sahariennes, telles celles du Dra, du Dadès, du Tafilalt, du Mgoun, du Todhra, du Ziz, du Rhéris, etc.
A Aït Ben Haddou, le village ancien est installé sur le versant sud du flanc d’une colline. Au sommet, un grenier collectif, aujourd’hui en ruine, avait été bâti selon le schéma classique qui règle cet urbanisme de village dans la zone et ordonne le groupement de Tighremts de lignage (ou châtelets) autour d’un espace central de distribution. Surnommé le Mont Saint Michel des Chleuhs durant la période du Protectorat français, Aït Ben Haddou offre un spectacle saisissant et représentatif de la grandeur, de la richesse et de l’extrême diversité des architectures de terre des qsour et qasbas des vallées pré-sahariennes.
Le recul, qui permet une large vue panoramique, la couleur rougeâtre de ses façades et tours crénelées, le bleu azur de la rivière qui serpente à ses pieds, le vert tendre des jardins potagers, ont inspiré bien des peintres – notamment Jacques Majorelle – et de nombreux réalisateurs – dont Pier Paolo Pasolini – qui l’ont immortalisé dans des œuvres picturales ou cinématographiques. Il offre également, au plan technique, un large échantillon des procédés de construction en terre. On y trouve, en effet, de la terre banchée ordinaire, de la brique crue, du pisé appareillé en panneresses et boutisses, etc.
L’on connaît peu l’histoire et l’évolution de Aït Ben Haddou, de sa fondation jusqu’au début du XXème siècle. Sa position à proximité de la partie supérieure du Dra, qui fend la chaîne de l’Anti-Atlas sur toute son épaisseur, a dû attiser bien des convoitises. Partant d‘Aghmat, dès l’époque almoravide, puis de Marrakech, cette voie historique de pénétration vers le sud de l’Atlas a été autrefois très fréquentée par le commerce trans-saharien jusqu’au XVIème siècle. D’où l’enjeu que représentait le contrôle d’Aït Ben Haddou par les puissances territoriales du moment.
Aït Ben Haddou est aujourd’hui objet d’une multitude d’effets d’annonce d’institutions nationales ou internationales qui souhaitent en assurer la réhabilitation. La population, quant à elle, s’est installée, sur l’autre rive, là où la route goudronnée a donné naissance à un village qui vit du tourisme de passage. Progressivement inhabité et délaissé deux décennies durant, Aït Ben Haddou ne cesse de se dégrader et de muter. De se dégrader faute d’un entretien régulier et permanent que nécessite tout architecture en terre. De muter en chef d’oeuvre en péril, les vestiges historiques, en ruine, composant, avec les décors abandonnés après tournage, de nouveaux paysages contemporains
A Aït Ben Haddou, le village ancien est installé sur le versant sud du flanc d’une colline. Au sommet, un grenier collectif, aujourd’hui en ruine, avait été bâti selon le schéma classique qui règle cet urbanisme de village dans la zone et ordonne le groupement de Tighremts de lignage (ou châtelets) autour d’un espace central de distribution. Surnommé le Mont Saint Michel des Chleuhs durant la période du Protectorat français, Aït Ben Haddou offre un spectacle saisissant et représentatif de la grandeur, de la richesse et de l’extrême diversité des architectures de terre des qsour et qasbas des vallées pré-sahariennes.
Le recul, qui permet une large vue panoramique, la couleur rougeâtre de ses façades et tours crénelées, le bleu azur de la rivière qui serpente à ses pieds, le vert tendre des jardins potagers, ont inspiré bien des peintres – notamment Jacques Majorelle – et de nombreux réalisateurs – dont Pier Paolo Pasolini – qui l’ont immortalisé dans des œuvres picturales ou cinématographiques. Il offre également, au plan technique, un large échantillon des procédés de construction en terre. On y trouve, en effet, de la terre banchée ordinaire, de la brique crue, du pisé appareillé en panneresses et boutisses, etc.
L’on connaît peu l’histoire et l’évolution de Aït Ben Haddou, de sa fondation jusqu’au début du XXème siècle. Sa position à proximité de la partie supérieure du Dra, qui fend la chaîne de l’Anti-Atlas sur toute son épaisseur, a dû attiser bien des convoitises. Partant d‘Aghmat, dès l’époque almoravide, puis de Marrakech, cette voie historique de pénétration vers le sud de l’Atlas a été autrefois très fréquentée par le commerce trans-saharien jusqu’au XVIème siècle. D’où l’enjeu que représentait le contrôle d’Aït Ben Haddou par les puissances territoriales du moment.
Aït Ben Haddou est aujourd’hui objet d’une multitude d’effets d’annonce d’institutions nationales ou internationales qui souhaitent en assurer la réhabilitation. La population, quant à elle, s’est installée, sur l’autre rive, là où la route goudronnée a donné naissance à un village qui vit du tourisme de passage. Progressivement inhabité et délaissé deux décennies durant, Aït Ben Haddou ne cesse de se dégrader et de muter. De se dégrader faute d’un entretien régulier et permanent que nécessite tout architecture en terre. De muter en chef d’oeuvre en péril, les vestiges historiques, en ruine, composant, avec les décors abandonnés après tournage, de nouveaux paysages contemporains
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