samedi 3 septembre 2011

Princesse à Marrakech

Princesse à Marrakech
Isabelle Laflamme - Agence QMI (texte et photos)


 

marrakech - Princesse à Marrakech
© Isabelle Laflamme / Agence QMI
La Mamounia accueille les visiteurs avec raffinement.

Je me souviens de mon premier passage à La Mamounia. C’était avant les grandes rénovations de 2006. Je m’en souviens tendrement, parce que mon amoureux m’avait invité à prendre le thé à la menthe dans le jardin de La Mamounia.
Des tables blanches, le parfum des fleurs épanouies au soleil, exalté par la chaleur d’un doux début d’après-midi, telle était l’ambiance qui nous imprégnait. Je me souviens que mon tendre ami m’avait griffonné sur une serviette de papier de l’hôtel des mots d’amour que je n’oublierai jamais.
Quelques années plus tard, je suis de retour à Marrakech. Cette fois, j'y arrive seule, comme journaliste pour faire un reportage sur La Mamounia dorénavant rénovée. J'ai 12 heures de retard. Il y a eu grève à l’aéroport de Paris. J’anticipe un peu la galère des taxis marocains, puisque je suis une femme seule qui arrive dans la nuit.
Même avec ce retard, un chauffeur et un bagagiste de La Mamounia m’attendent à l’aéroport. L'un deux prend mes valises. Le chauffeur m’ouvre la portière. Je monte dans une Jaguar Daimler aux tons très pâles. Cuir, serviette chaude pour les mains, musique et petit film pour le court trajet que nous devons faire pour nous rendre à La Mamounia.
Me voilà à Marrakech dans un carrosse de princesse moderne. La voiture démarre doucement et on se détache du groupe des voyageurs. Mon regard est attiré par les rues de la ville et sa poussière rougeâtre sous les lampadaires. Un léger brouillard s’étend sur elle. Je regarde au loin la beauté des gens, de ce peuple généreux, accueillant, fervent et noble.

Arrivée à La Mamounia, mes valises disparaissent, on m’ouvre la portière de la voiture et je suis accueillie par des hommes en habits traditionnels qui s’inclinent, me souhaitent la bienvenue en prononçant mon nom avec respect.À l’automne de 2009, La Mamounia a rouvert ses portes après trois ans de travaux majeurs de rénovation. La facture a atteint 165 millions $. Il fallait faire honneur à cet établissement qui a accueilli les grands et les plus connus: de Winston Churchill à Édith Piaf en passant par Sarah Jessica Parker (lors du tournage de Sexe à New York 2).
L’atmosphère est feutrée, colorée et parfumée. Des effluves de dattes confites, de cèdre et d’eau de rose flottent dans l’air. Le murmure délicat de l’eau des fontaines – on en compte 27 dans l’hôtel – glisse à mes oreilles des secrets de bonheur. Les tons sombres et chauds, le jeu de clair-obscur et la perspective qui conduit vers la lumière me transforment en une adoratrice de ce lieu.
On me dirige tout de suite dans un des petits salons de l’hôtel à l’échelle humaine. Des rideaux de velours rouges encadrent ce lieu d’intimité où l’on peut voir sans être vu. Les formalités de l’hôtel se remplissent lové dans des coussins de velours. On apporte un verre de lait d’amandes au miel et un plateau de dattes, de pâtisseries et de macarons. Voilà l’accueil marocain.
Mais la fatigue du voyage me gagne, il est temps d’aller à ma chambre. La suite où l’on me conduit est ornée de riches plafonds vert sombre, de lourdes portes de bois, de motifs en plâtre sculptés par le ciseau d’artisans héritiers d’une ancienne tradition, de zelliges excisés par des mains d’hommes et de murs en tadelakt (peinture à la chaux qu’on ne retrouve qu’au Maroc). Partout où l’oeil se pose, il y a beauté et savoir-faire.

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